Un autobus passe nous chercher assez tôt. Nous partons pour la ville de Sen Monorom où nous partirons à la recherche de Ratana, un guide de trekking supposément excellent selon les dires de Brice et Mathilde. Le mec de la guesthouse nous a vendu des billets pour un bus de luxe. Évidemment, celui qu’on voit arriver ne correspond pas trop aux critères de luxe que l’on connaît. Heureusement, l’achat de ces billets dit « de luxe » nous confirmait une place assise. Lorsqu’on entre dans le véhicule rempli de locaux, deux d’entre-eux se voient obligés de s’asseoir dans l’allée sur une planche de bois supportée par les bancs de chaque côtés. On se sent un peu mal au début, mais on paye nos places environ dix fois plus cher que les locaux. Il faut bien qu’il y ai un avantage. Le trajet se déroule bien même si évidement nous prenons du retard.
En arrivant à Sen Monorom, une horde de chauffeurs de Tuktuk encerclent le bus. Ils veulent tous nous proposer une guesthouse ou nous vendrent des tours guidés. Chantale écoute les explications d’un garçon et fini par lui demander son nom. C’est Ratana en personne. Quelles étaient les chances qu’on tombe sur lui si facilement. Nous rigolons un coup avant de le suivre jusqu’à une guesthouse pas trop loin. Nous réservons tout de suite un trek pour le lendemain, mais Ratana n’est pas disponible et nous assigne son collègue Vis. Tout aussi bon nous rassure t-il.
Le trajet de bus nous ayant creusé l’appétit, Ratana nous conduit jusqu’au Chili on the rocks. Un beau spot tenu par un couple d’expatriés suédois . On reste là tout le reste de l’après-midi tellement l’ambiance est relaxe. On parle de leur vie d’expats et du Cambodge en général. Ils nous parlent de leurs endroits favoris et chamboulent complètement nos plans. Selon eux, la région du Ratanakiri est de loin la plus splendide de tout le pays. On devra absolument y faire un arrêt même si ça nous dévie pas mal de notre route.
Restaurant « Chili on the rock »
Nous prenons ensuite une marche dans les rues de Sen Monorom pour ressentir un peu le pouls de la ville. C’est une petite ville avec très peu d’infrastructures pour accueillir les touristes et on aime ça. Les habitants vaquent à leurs occupations sans nous prêter trop d’attention. Tranquillement nous revenons à la chambre pour mettre quelques heures sur la rédaction du blog. Nous ressortons souper plus tard et arrêtons dans un restaurant où strictement personne ne parle l’anglais. Heureusement pour nous, l’endroit est tapissé de photos de bouffe. Nous pointons donc nos choix à la serveuse et espérons pour le mieux. Nous ne mangeons finalement pas exactement ce que nous croyons avoir commandé, mais c’est bon et ça fait une histoire à raconter. C’est l’important non? On rentre ensuite se coucher pour prendre des forces pour la rando de demain.
Les maisons à côté de notre guesthouse
Le fameux restaurant et son menu
Au petit matin, une nouvelle aventure commence. Nous rencontrons nos sept camarades de marche. Ce sont principalement des allemands. Il y a aussi une française et Esmeralda, une texane avec qui nous voyageons depuis le bus de Kratie. Ratana a appelé ses amis pour nous emmener en scooter jusqu’au début de la piste. Chacun des randonneurs choisi son chauffeur et on embarque pour un long trajet de hors-piste plutôt intense. Tous arrivent au point de départ complètement couvert de poussière sauf Chantale et son conducteur qui avait mené le bal.
Nous commençons à marcher dans une grande plaine. Nous traversons des plantations de noix d’acajou et sommes tous fascinés d’en voir le fruit pour la première fois. L’odeur est somptueuse et parfume notre chemin. Vis nous fait goûter aux fruits. C’est pas mauvais, mais ça a une drôle de texture. Ça brake sur la langue comme on dit. Chaque fruit ne donne qu’une seule noix. Ça nous réconcilie un peu avec leur prix à la maison.
Fruit et noix de cajou
La route s’envenime assez rapidement. Bientôt nous empruntons des chemins beaucoup plus compliqués. Des grosses montées, des descentes encore pires. Si bien que Vis et son ranger local doivent nous gosser des bâtons de marche avec des tiges de bambou. Ce n’est pas insurmontable, mais on en su une shot. À découvert, le soleil est torride et sous les arbres, c’est l’humidité qui sévit. Un sacré beau défi.
Remarquez bien les 3 filles aux pas incertains et la 4e, déjà par terre… ça glisse!
Nous arrêtons pour dîner dans un lieu paradisiaque. Une petite chute donne sur un petit lac où l’on peut se tremper. Les gars s’amusent à sauter à l’eau du haut de la chute et à partir d’une branche qui surplombe le lac. Vis sort de son sac des plats individuels de riz au porc avec des lanières de légumes épicées et des fruits frais comme dessert. Ça bourre bien son homme après tout ce travail.
Les 2 chutes visitées avant le dîner, on se baigne dans celle de droite
Un dîner bien mérité après la marche et la baignade
Nous reprenons la route vers le village où nous passerons la nuit. Le terrain est plus plat, donc beaucoup plus facile que la première partie. Le principal obstacle reste la chaleur qui continue de grimper à fur et à mesure que l’on accumule les kilomètres. Heureusement, Vis a prévu quelques arrêts pour se rafraîchir dans les rivières environnantes.
Traversée d’une forêt de Bambou
2e pause bien méritée
Nous atteignons finalement le village vers 5 heures. Nous sommes un peu déçu, car nous nous attendions à un village très reculé comme celui du trek au Laos. À la place nous arrivons dans une petite ville près de la route et fréquentée par tous les tours guidés de la région. Nous n’en faisons pas un plat d’autant plus que la vue d’un petit dépanneur nous réjouis. C’est que les rations d’eau ont fini par manquer pendant le trek. Assoiffés, nous engloutissons bouteilles d’eau, jus de canne à sucre et bien-sûr bières locales pour récompenser nos efforts.
Les enfants du village impressionnés par la pelle mécanique… et même les vaches viennent voir!
Nos hôtes préparent le repas pendant que nous apprenons à nous connaître davantage à l’extérieur de la maison. On joues avec les enfants du villages et Jean-Nick fait un concours de slingshot contre Ratana qui vient nous rendre visite. Finalement, on nous sert des barbottes grillées avec un riz aux légumes. La plupart des invités ne semble pas trop apprécier le met, alors que nous, on se régale. (À noter qu’il a plusieurs végétariens dans le groupe.)
La maison où nous dormions et une partie de notre joyeux groupe
Jean-Nick et Ratana
Après souper Vis s’enfonce dans une conversation sur son cellulaire et nous laisse poireauter pendant deux heures. Un peu ordinaire venant d’un guide. Le père de la famille qui nous héberge (0% anglo-saxon) décide de prendre les choses en main et de nous entertainer à sa façon. Il sort le vin de riz et roule du tabac dans des feuilles d’arbre. On boit une quantité floue de vin et de canettes de bière, mais ce n’est pas suffisant pour faire lever l’ambiance. La soirée s’annonce courte lorsque, pendant un dernière d’une tournée de bières au dépanneurs, nous réalisons qu’une fête de quartier se tient à quelques maisons de là. Nous revenons alors demander à Vis, sortant tout juste de son coma téléphonique, si nous pouvons aller rejoindre le party.
Chantale, le père de la famille et Phil, un de nos compatriotes Allemand
Nous déplaçons tout le régiment vers la cabane d’où vient la musique. Tous semblent ravis de notre visite. Nous sommes invités à danser avec eux sur des rythmes traditionnels khmer. Nos hôtes jouent les professeurs et nous apprennent les rudiments de la danse cambodgienne. Ils tournent tous tranquillement autour d’un poteau au centre de la pièce en effectuant une chorégraphie avec les mains et les pieds. On pourrait le décrire comme étant leur version de notre fameux set carré… Mais version rond. Un barman improvisé s’occupe de l’ambiance. Il transporte une sorte de gros bidon d’essence rempli de vin de riz qu’il verse généreusement dans nos verres. On boit, on danse, on rit beaucoup. Heureusement, Esmeralda prend le contrôle de notre caméra et croque quelques beaux moments sur le vif. C’était vraiment une soirée inoubliable.
On apprendra plus tard que nous célébrons le 3e anniversaire du décès d’une dame du village
Jean-Nick, notre ranger, Flo, Nick, Chantale, Phil, dame X, Kim, Salomé, cambodgien X, Esméralda et Max
Cambodgien, Max, Jean-Nick, Nick, Flo, Chantale, Kim et le père de notre famille
Exténués, nous rentrons à la maison sous laquelle nous dormons dans des hamacs suspendus aux pilotis. Les sons de la basse-cour perturbent à peine notre sommeil lourd. Étonnamment, les hamacs sont très confortables et la nuit est assez réparatrice. Il y a du lendemain de brosse dans l’air, mais tout le monde se porte bien. Nous sommes tous bien content de savoir qu’il n’y aura pas beaucoup de marche aujourd’hui.
Notre guide Vis et le père de famille alors qu’on se prépare à se coucher
Après le déjeuner nous quittons notre famille d’accueil pour poursuivre notre chemin. Au bout d’une heure, nous faisons la rencontre de deux éléphants sur le sentier. Le dresseur nous invite à les monter et à faire un bout de chemin sur leur dos. On s’assoit dans leur coup juste derrière leurs oreilles. L’éléphant de Jean-Nick est gourmand et passe son temps à l’entraîner dans les arbres à noix d’acajou. Avec quelques acrobaties, il réussi à éviter les branches et à rester sur l’éléphant.
Pas si facile de monter sur un pachyderme…
À travers les branches
Et en ramassant les fruits par terre
Nous sommes mener ainsi jusqu’à une rivières où nous passerons un bonne partie de la journée.Nous jouons dans les chutes et restons dans l’eau pendant une heure alors que Vis nous prépare des barbottes grillées sur le feu ainsi qu’une soupe de poisson et d’aubergines. Tous les ingrédients sont mit dans une tige de bambou et cuisent par la vapeur. Le contenu sort comme une grosse gibelotte grise pas très appétissante et pas très bonne non plus finalement. Le goût de poisson est trop prononcé et vole la vedette. Les barbottes quant à elles ne sont franchement pas mauvaises.
Brochette de Barbottes
Dîner au bord de la rivière
Les éléphants viennent nous rendre visite à nouveau peu de temps après le repas. Ils sautent dans la rivière pour être lavés et pour jouer avec nous. Tout le monde se réuni autour d’eux pour les arroser et les frotter pour enlever le sable sur leur dos. Ils ont l’air heureux comme des chiens à qui ont frotte la bédaine.
Nous quittons ce coin de paradis pour rentrer au village où nous attendent des motos qui nous ramèneront à notre guesthouse. C’est déjà la fin. Le groupe se sépare sur les motos et se disperse rapidement sans qu’on ai trop le temps de se dire au revoir. C’est bien dommage.
Nos lifts pour le retour
Nous rentrons à la guesthouse pour prendre une douche bien méritée. En sortant de la chambre, nous tombons sur Esmeralda puis sur Max, Kim et Flo, trois allemands du trek qui séjournent dans la même guesthouse que nous. Nous partons ensemble pour trouver un restaurant où souper.
Nous continuons ensuite la soirée à jouer aux cartes au Chili on the rocks et finissons la soirée un peu trop tard dans un bar avec des locaux. Espérons qu’on ne paiera pas trop cher notre choix de soirée demain matin alors que nous quitterons pour Banlung dans le Ratanakiri. N’y pensons pas trop pour l’instant. On boit un peu d’eau et on se couche… un peu pompettes.