C’est officiel, notre mois au Laos est terminé. Ce matin le mari de Mama Piang nous rammène sur le continent par bateau d’où nous prenons un bus vers les frontières du Cambodge. Un employé de la compagnie de bus nous propose de régler tous les papiers pour la traversée pour 40 dollars US. Nous savons que nous pouvons sauver quelques dollars en faisant, une fois de plus, les démarches par nous mêmes. Une dizaine de touristes pensent comme nous et déclinent l’offre.
Sur le bateau avec Papa Piang
En attente de l’autobus pour la fontière
Lorsque l’autobus nous dépose au poste frontalier, nous sommes confrontés à une première arnaque. Les douaniers demandent 2$ pour l’estampe de sortie du pays. Il n’y a pas de frais officiels liés à ça. C’est de l’argent qui va directement dans leurs poches. Une française prend en charge de s’obstiner et apprend à ses dépends que le mot « corruption » ne doit jamais être prononcé à la douane du Laos. Un peu comme « Voldemort » à Poudlard, ça fait réagir fort. Plusieurs douaniers s’ajoutent à la discussion. Après de longues minutes de négocations, ils acceptent de nous faire l’estampe pour le quart du prix.
Sortie du Laos
Nous franchissons ensuite à pieds la frontière du Cambodge qui ne ressemble en rien à Lacolle en matière de sécurité. Dès qu’on pose les pieds du côté cambodgien, Un officier nous demande de passer dans un poste où un homme en sarrau demande 3$ essentiellement pour vous dire que vous n’avez pas de maladie. Plusieurs blogs que nous avons lu conseillaient de simplement ignorer la station et de passer tout droit. C’est ce qu’on fait et ils nous laisse passer sans faire trop de chichis.
Nous devons ensuite appliquer pour un visa. Le douanier nous demande 35$ US alors que le prix est officiellement 30$. Encore une arnaque. Le douanier est assez ferme sur son prix et menace de ne pas nous laisser entrer au pays si nous ne payons pas. Nous sommes prêts à flancher, mais par solidarité avec ceux qui s’obstinent nous tenons notre bout aussi. Après de longues minutes à gosser le douanier, il fini par céder à 31$ chaque.
En tout et partout, nous aurons sauvé environ 15$ en « frais de corruption ». Est-ce que le jeu en valait la chandelle demanderez-vous? Peut-être pas, mais on tire une certaine fierté à ne pas avoir entièrement fait partie de leur « système ».
Un autobus nous attends en sol cambodgien. Direction Kratie, une petite ville tranquille théoriquement à trois heures de la frontière. Théoriquement, car les transports en Asie du Sud-Est sont ce qu’ils sont. L’autobus part des lignes avec une bonne heure de retard. Nous roulons jusqu’à la ville de Stung Treng où on nous fait descendre pour attendre un autre autobus. 45 minutes plus tard, une minivan nous ramasse finalement et nous emmène un peu plus loin où on nous fait monter dans un mini autobus. Avec les arrêts réguliers du chauffeur pour manger ou pisser, nous mettons pas loin de 7 heures pour arriver à Kratie. On ne s’y habitue pas.
Il fait déjà noir lorsque l’autobus nous dépose sur la rue principale de Kratie. Un homme nous accoste et nous propose de visiter sa guesthouse. La chambre est bien et le prix est raisonnable. Le type à l’air bien sympathique et son anglais est impeccable. Il pourra sûrement nous aiguiller sur les choses à faire dans le coin. Premier conseil; Il nous parle d’un restaurant local inconnu des touristes. On y mange des plats pour deux dollars et ils viennent avec du riz et du thé à volonté. Nous y essayons donc nos premières spécialités cambodgiennes, le Lok Lak et le poulet au gingembre. Le Lok Lak est un genre de mijoté de bœuf épicé assez copieux.
1er restaurant cambodgien, tout à 2$
Le lendemain, nous décidons d’aller faire un tour du côté de Koh Trong. Une île sans voiture qu’on atteint grâce à un traversier. On en fait le tour en vélo en environ deux heures. L’endroit est super paisible. On ne croise que quelques habitants devant les sublimes devantures de leurs maisons. Presqu’à tout coup, de longues allées entourées d’arbres à fruits mènent jusqu’à leur petite chaumière sur pilotis. C’est magnifique.
Traversier pour l’île de Koh Trong
À la sortie du bateau sur l’île, un petit chemin de bois pour les motos
Maison typique des campagnes cambodgiennes
Au bout de l’île on aperçoit un village flottant sur le Mékong. Leur setup est impressionnant et très intriguant à regarder. Malheureusement, nous n’avons pas de moyens de nous y rendre et devons nous contenter d’observer du rivage. Nous terminons la visite en buvant une eau de coco dans sa noix. Le vendeur y perce un trou à la machette et y plante une paille. Un pur délice qui nous avait jusque là toujours échappé.
Nous revenons à Kratie et organisons le reste de la journée avec un chauffeur de TukTuk. Nous allons d’abord à Kampi une ville tout proche où les locaux vont décompresser. Il y a un genre de resort bâtit au dessus de rapides. On y loue un espace avec tapis de bamboo et des hamacs. L’endroit est parfait. Pas surprenant qu’il soit si populaire. On se baigne un peu et on s’amuse à combattre le courant assez fort par endroit. Des adolescents du coin viennent pratiquer leur anglais avec Jean-Nick, mais il réalise rapidement qu’ils en ont plus pour Chantale que pour lui. On s’évache ensuite dans les hamacs pour sécher. Le chauffeur de Tuktuk prend lui aussi du temps pour se rafraîchir. Personne n’est trop pressé de repartir.
Nous tentons tout de même de nous synchroniser avec le coucher du soleil pour la prochaine étape de la journée. Nous embarquons dans un bateau pour aller voir les dauphins sur le fleuve. Le bateau nous emmène à trente minutes des côtes en plein cœur d’une famille de dauphins. Il ne reste qu’environ 70 dauphins de cet espèce sur la planète dont une vingtaine vivent dans ce coin du Mékong. On voit à peine leur aileron lorsque ces derniers montent à la surface pour prendre de l’air. Ce ne sont pas des dauphins à la Flipper comme nous avons l’habitude de voir à la télé. Ceux-là n’ont pas le nez pointu et ne font pas de stépettes pour impressionner la galerie. On réussi tout de même à entrevoir les yeux de quelques-uns. Sur fond de soleil couchant, le moment est particulièrement agréable.
Nous rentrons ensuite à la guesthouse et allons casser la croûte dans le même resto khmer à deux dollars. On essaie des nouveaux plats qui s’avèrent être un peu plus décevants que ceux de la veille. L’omelette au thon de Jean-Nick goûte le fond d’aquarium et il n’arrive pas à le manger. Il se rabat donc sur un Lok Lak pour se nourrir. À deux dollars, on dirait que c’est moins grave.
C’est ce qui complètera notre tour de Kratie, qui véritablement n’est qu’une ville transitoire pour plusieurs. De notre côté, demain nous partirons pour la province du Mondulkiri dans le but d’y faire un trek suivant les bons conseils de Mathilde et Brice rencontrés à Tad Lo.
Allez on file… À bientôt.