Le prochain arrêt de notre trip de moto devrait être Mae Hong Son. La ville qui donne son nom à la boucle. De là débutent plusieurs routes vers des villages ethniques reculés. Le trajet se déroule sans accroches. Nous sommes gâtés d’une route d’asphalte flambant neuve et de paysages montagneux grandioses.
Trois heures plus tard nous entrons dans la petite ville ayant comme centre-ville un mini lac artificiel, le Chong Kham. Les options d’hébergement sont dispersées tout autour de ce dernier. Nous déposons finalement nos bagages à la Lake Side Guesthouse et notre chambre donne directement sur un parc bordant le lac.
Il est encore trop tôt pour prendre off le reste de la journée, mais un peu tard pour entreprendre un projet trop ambitieux. À bien y penser, nous méritons bien un petit moment de repos et mettons le cap vers une hotspring située à une quinzaine de minutes de la guesthouse. Le site est cependant un peu décevant. La source d’eau est gâché par un pourtour de béton qui lui enlève tout son cachet naturel. L’eau y est beaucoup trop chaude pour y faire trempette. À quelques mètres, il y a une piscine creusée chauffée par l’eau de la source. Elle à l’air un peu négligée comme le reste de l’établissement qui a pourtant un grand potentiel. C’est le prix à payer lorsqu’on visite en période moins touristique. On en profite quand même pour faire une saucette dans la piscine verdâtre et pour regarder le paysage qui, à lui seul, vaut le détour.
Nous revenons au centre-ville avec les derniers rayons de soleil. Les kiosques du marché de nuit commencent à s’installer. L’odeur des grillades remplie l’air de la petite ville et nous creuse l’appétit. Nous butinons d’un étale à l’autre en choisissant différents petits plats pour composer un souper digne de ce nom que nous mangeons dans un gazebo qui dépasse un peu sur le lac. Le tout avec comme décor le Wat Chong Klang tout éclairé qui réflète dans le lac noir.
Le lendemain matin, nous entreprenons une virée dans les villages ethniques à la rencontre de tribus éloignées. Un peu au nord de Mae Hong Son se trouve le village de Baan Rak Thai (village qui aime les Thai) où vivent quelques centaines d’expatriés d’origine chinoise. Les habitant vivent principalement de la culture et du commerce du thé. Nous marchons tranquillement dans le village avec la ferme intention d’en goûter quelques uns. Nous croisons une boutique où une gentille commerçante nous propose une dégustation en bonne et due forme. Ça tombe à point. Nous testons trois thés et profitons de l’occasion pour se restaurer. Dans le mince menu, nous choisissons une espèce d’omelette en couronne dans laquelle se trouve une saucisse de porc ainsi que des petits pains de riz chauds. À notre surprise la serveuse nous emmène aussi un immense plat de riz, des amandes grillées, des tangerines et des bouteilles d’eau fraîche. Un vrai festin pour un prix ridicule.
Sur la route du retour, nous roulons lentement à la recherche de viewpoints et autres trésors naturels.
De retour à Mae Hong Son, nous nous dépêchons pour gravir le mont Kung Mu juste à temps pour voir le couché du soleil. Nous empruntons un long escaliers pour atteindre le sommet. Tout en haut, sur le belvédère du Wat Phra That, nous regardons le soleil mourir derrière les montagnes lointaines.
Le prochain arrêt sera Mae Chaem, une mini ville juste au pied du Doi Inthanon, la plus haute montagne de Thaïlande. L’arrêt nous évitera d’attaquer la montagne à la noirceur. Nous atteignons Mae Chaem après quatre heures de route. La ville est très peu touristique, mais son emplacement lui donne un panorama impressionnant et fait d’elle un arrêt agréable. Parce que ça fait longtemps et parce qu’on ne comprend rien des affiches des commerces, on soupe au padthai sur la petite table d’un stand de bouffe.
Rizière devant notre Guesthouse
Aujourd’hui on part très tôt car on a beaucoup de route à faire. Nous ferons l’ascension du Doi Inthanon et devrons rentrer à Chiang Mai avant la fin de la journée pour retourner notre véhicule au centre de location. Les côtes sont abruptes et les virages sont très serrés. L’escalade du mont est périlleuse, mais on s’y prend tranquillement. Nous coupons le trajet par un arrêt à la chute Mae Pan. Après avoir stationné la moto, nous délions nos jambes sur un sentier accidenté de cinq cent mètres dans la forêt. Lorsque nous atteignons enfin la chute, nous sommes complètement seuls et le lieu est splendide. Avec ses cent mètres de haut, Elle est la plus haute chute de la province de Chiang Mai. Nous enfilons presque instinctivement nos maillots et sans trop y penser nous sautons dans l’eau. Le moment est parfait. Nous déjeunons au bord de l’eau avec quelques provisions achetées au nightmarket de Mae Chaem. Nous restons seuls pendant une heure et demi avant qu’un autre visiteur se pointe le nez et nous sorte de notre balloune.
Nous repartons sur la difficile route vers le sommet d’Inthanon que nous atteignons au bout de deux heures. Complètement en haut, la vue est moins impressionnante qu’on pourrait le croire. Le parc aménagé n’offre pas de panorama, seulement une pancarte sur laquelle est écrit l’altitude où on se trouve (2565 mètres). La file de chinois nous dissuade de prendre nous aussi le « cliché » devant l’enseigne.
Un peu plus bas se trouve un parc avec des jardins dans lesquelles sont érigés deux grands chédis modernes dans lequel on relate l’histoire et les exploits du prince Shakyamuni, le bouddha original. Ils ont été offerts par l’armée thaïlandaise pour célébrer le 60e anniversaire de mariage du couple royal. Les jardins fleurissants entretenues parfaitement par des mains de maître donnent sur les montagnes birmanes un peu plus à l’ouest. On pense fort à Claire et Luc qui adoreraient l’endroit et y voleraient surement des idées pour leur propre jardins.
Nous sommes un peu à court de temps pour se rendre à Chiang Mai avant la fermeture du centre de location alors nous quittons les jardins et entamons la descente de la montagne.
La route vers Chiang Mai est assez plate et ennuyante. Après les versants montagneux et les paysages naturelles, nous roulons en ligne droite sur des autoroutes à trois voix à la grosse chaleur, dans un paysage plat et sans intérêt. Un passage obligé. Nous arrivons après quelques heures de monotonie dans le centre-ville de Chiang Mai. La circulation y est carrément débile. Les motos se fraient des chemins en zigzagant au travers des voitures et camions immobiles. C’est la loi du plus game. Un jeu auquel on a plus ou moins envie de jouer. On fini malgré tout par se rendre chez Pop et laisser notre monture. Une bonne chose de fait! On récupère nos backpacks et on se dirige vers la guesthouse où on en profites pour faire une petite baignade dans la piscine et prendre une bonne douche.
Pour terminer notre journée nous marchons vers un endroit que nous avions aperçu lors de notre dernier passage dans la ville et où on s’était promis de revenir. Un genre de food court extérieur qui n’est pas sans rappeler les rassemblements camions de bouffe de rue de Montréal. Dans une ambiance se fête de quartier, une vingtaine de kiosques forment un grand cercle et offrent leurs spécialités culinaires. On retrouve les classiques thaïs, mais aussi de la pizza, des ribs ou encore du porc effiloché. Les visiteurs dégustent leurs trouvailles assis sur des bottes de foins en écoutant les déboires d’un band local qui joues des covers de chansons américaines tel que « Sand bâ me », reprise approximative du classique de Ben E King. On mange, on boit, on rit beaucoup. On passe une super soirée.
Demain nous partons pour Chiang Khong, dernier arrêt avant de traverser au Laos. Une toute nouvelle aventure est sur le point de commencer!